J’apprends aujourd’hui la disparition discrète, au printemps dernier, du photographe Gilbert Garcin. Virtuose du photomontage surréaliste en noir et blanc, son œuvre m’enchantait, autant que l’histoire du personnage. Il avait commencé sa carrière après sa retraite après avoir vendu des luminaires pendant toute sa vie. Sa mort me fait l’effet d’une lampe définitivement éteinte.
Sur presque toutes ses photographies, il se met en scène avec son épouse. On dirait deux enfants qui n’ont jamais cessé de jouer ensemble. Je n’ai trouvé aucune photographie libre de droits pour lui rendre hommage.
J’ai cherché dans mes rares clichés numérisés, en noir et blanc, ce qui exprimerait le mieux mon attachement à son regard enfantin, profondément humain. Sur cet escalier de l’église royale Sainte-Marie à Schaerbeek, photographié un hiver des années 1970 après une brève chute de neige, je vois bien Gilbert Garcin en minuscule alpiniste escaladant les marches, du blanc lumineux au mystérieux noir.
Journal d’images, Chantal Deltenre
