Journal d’images, Chantal Deltenre, Exposition James Tissot au Musée d’Orsay, Octobre 2020
Peinte au milieu d’un feuillage embrasé, l’amante de James Tissot, Kathleen Newton, envoûte l’artiste qui la peint. Son beau regard passionné réchauffe les visiteurs, silencieux et masqués, qui se pressent au musée d’Orsay. Devant elle, nous ne sommes plus de simples spectateurs : nous sommes emportés par l’amour entre le peintre et son modèle. Musée d’Orsay, Paris, 2020, © Chantal Deltenre
Dans l’exposition « Soleils noirs » au Louvre-Lens, une toile de l’artiste Emile Friant peinte en 1891 présente une curieuse ressemblance avec une photographie en noir et blanc. Intitulée « Ombres portées », elle représente un jeune couple éclairé par une forte lumière dirigée du bas vers le haut, si bien que leur ombre s’imprime sur le mur. Le jeu des mains et des regards se détache sur les vêtements sombres. Louvre Lens 2020, © Chantal Deltenre
Dans le tableau de Fantin-Latour « Le coin de table » (1872) Paul Verlaine et Arthur Rimbaud s’aiment sans se regarder. Verlaine a les yeux fixés droit devant lui tandis que Rimbaud le dévore des yeux.
Les deux poètes devraient entrer ensemble au Panthéon à la fois pour leur génie et leur liaison. La famille de Rimbaud prend cela pour un outrage. Ces deux-là ne se sont pourtant aimés tumultueusement. Comme ils sont calmes et beaux, ici installés tranquilles à leur coin de table, dans le tableau. Musée d’Orsay, Paris, 2020, © Chantal Deltenre