Les fleuristes doivent fermer boutique; en ces temps confinés, ils bradent les bouquets. Les fleurs ne sont des biens de première nécessité. J’ai acheté des renoncules du Japon. Là-bas, elles sont endémiques. Je me suis dit qu’elles résisteraient. Une semaine a passé. La vitrine est dévastée, les renoncules sont toujours là, vaillantes dans leur jaune printanier. Quelques unes ont perdu leurs pétales. J’hésite à les enlever. C’est un temps où il faut chérir les fleurs coupées.
Journal d’images, Chantal Deltenre, Avril 2020