Sans contact ? Une question banale qui invite à payer un achat en posant sa carte bancaire sur un terminal, sans devoir l’insérer puis pianoter son numéro.
Cette question m’avait déjà frappée quand ce mode de paiement s’est généralisé. Il exprimait une accélération, une déshumanisation des échanges quotidiens, si banals soient-ils, mais qui restaient le signe d’une humanité présente et simple.
L’échange de la main à la main (l’expression nous inspire désormais une certaine crainte) avait fait son temps, et avec lui les quelques paroles qui l’accompagnaient avec l’épicier, le boulanger, le caissier ou la caissière du supermarché, histoire de chercher l’appoint, la monnaie ou même de pianoter son code.
Le « sans contact » est aujourd’hui le modus vivendi d’une société où la mise à distance est obligatoire. Une simple facilité bancaire est devenue la règle de nos quotidiens où nous sommes interdits de nous approcher, de nous toucher, de nous serrer la main, de nous embrasser…
On ne se méfie jamais assez des mots quand ils pénètrent nos routines, surtout quand ils sont imposés par une puissance aussi omniprésente et volatile que l’argent.
Journal d’images 2020 – Chantal Deltenre
Photo d’un collage, rue Rochebrune, Paris 11
Bonjour,
J’aime beaucoup ce texte et cette analyse du « sans contact », merci pour cette réflexion très juste.
Amitié
Olivier
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