L’ex-voto est un mot qui m’est familier depuis l’enfance. La première forme que je lui connais est celle-ci : des mouchoirs à fleurs et à carreaux, des mouchoirs d’enfants ornés de personnages de dessins animés, des couche-culotte, des écharpes, des bonnets, des casquettes, des gants… Tout ce qui, de près ou de loin, peut évoquer le refroidissement, la fièvre. On les accrochait à la grille d’une chapelle appelée la « Chapelle aux fièvres » au bord d’une route de campagne, dans le village voisin du mien au Pays des Collines en Belgique. Ma grand-mère faisait le pèlerinage vers cette chapelle quand la bronchite revenait m’attaquer au début de l’hiver.
L’écrit en marchant que j’accroche au grillage de la Vierge parmi les ex-voto des malades, dit ceci :
Sainte aux yeux absents
Sur un mouchoir d’enfant,
J’ai brodé pour toi cette prière
De revenir ici de temps en temps
Quelle que soit la longueur de mon exil.
Extrait de Écrire en marchant. Premiers pas, Chantal DELTENRE, Maelström, 2018, 134 p., ISBN : 978-2-87505-305-3