Un champ de ruines non loin de Cayenne. Les autorités ont fait démolir des dizaines de maisons construites ici par des réfugiés haïtiens sous prétexte que les terrains n’étaient pas constructibles. Les ruines laissent à la fois deviner la violence des expulsions et le soin que les familles avaient mis à se reconstruire. Des traces de vie quotidienne – tessons de verre ou de faïence, jouets, parapluies retournés, chaussures abandonnées – sont encore visibles et aussi les signes d’intérieurs soignés, carrelages, peintures vives et papiers. On pense à la population haïtienne chassée de son île par la pauvreté, les ouragans, les séismes. Comment recomposer l’interminable puzzle des ruines ?
Journal d’images 2017 – Chantal Deltenre