Jour de procession à Vilnius. Petites filles en robe et voile blancs, des fleurs en soie dans leurs cheveux. Elles me rappellent l’enfant que j’étais, avec cette foi des simples que m’avaient inculquée mes grands-parents. Chaque année, nous étions une dizaine de communiantes à porter la statue de la Vierge de mon village jusqu’à une chapelle perdue au milieu des champs au Pays des Collines. Nos robes s’appelaient « aubes » et leur blancheur tranchait sur les fleurs en raphia rouge posées au fond d’un panier d’osier accroché à notre cou et qu’il fallait disperser sur la route. Cette procession était un rite de passage, celui du blanc au rouge.
Extrait Journal « Ecrire en marchant »